Les rencontres romantiques peuvent être des expériences curieuses. Entre les scénarios catastrophiques des rendez-vous arrangés sur les sites de rencontres et les interactions maladroites avec des exes, ou les aventures d’un soir et les
situations compliquées, il y a beaucoup d’essais et d’erreurs avec les rencontres d’aujourd’hui. Pour une personne moyenne, il semble difficile de trouver quelqu’un. Moi-même, j’ai eu de la difficulté à rencontrer, mais j’ai trouvé que je faisais face à un obstacle supplémentaire: je suis asexuée.
L’asexualité est une identité sexuelle où une personne a un manque d’attirance sexuelle envers les autres, et ça peut se faire comprendre comme étant un spectre. Cependant, ça ne veut pas dire que la personne ne ressent pas
d’attirance romantique, puisqu’il s’agirait alors d’une identité et d’un spectre séparés: être aromantique. Beaucoup de personnes asexuées veulent une relation romantique et, dépendamment de leur identité sur le spectre et leur niveau
de confort, désirent l’intimité physique. Mais avoir des rencards comme personne asexuée peut être compliqué. Avec la culture des histoires d’un soir si prévalente, il semble être très difficile de trouver un partenaire qui est d’accord pour ne pas faire de sexe ou qui attend d’en faire. J’ai eu des difficultés à trouver la bonne personne pour moi.
Je me définie comme étant dans la zone entre-deux parce que je suis demisexuelle et hétéromantique. Ça veut dire que je ressens de l’attirance sexuelle une fois que je ressens une connexion émotionnelle forte avec les hommes. Je pourrais ressentir un désir fort d’être proche d’un homme et de commencer à sortir avec lui, mais il pourra passer des mois ou une année avant que je ressente de l’attirance sexuelle envers lui. Le besoin d’être attiré sur le plan sexuel est une limite non-négociable pour moi, ça veut dire que je ne veux faire le sexe avec un homme jusqu’à ce que je ressente de l’attirance sexuelle envers lui. Ne pas faire le sexe au début ne veut pas dire que la relation ne peut pas être gratifiante, mais j’ai eu des difficultés à faire comprendre mon identité aux gens et à la faire respecter.
Comme beaucoup des personnes assexuées comprendront, le début d’une relation avec quelqu’un qui n’est pas asexué exige une mise au clair. Il faut être honnête dès le début et leur raconter que tu n’expérimentes pas l’attirance sexuelle de la même façon qu’eux, ce qui peut avoir des résultats négatifs. Il y ades hommes qui m’ont rejeté catégoriquement après que j’aie révélé ma demisexualité à eux une fois qu’ils avaient compris qu’ils n’allaient pas faire le sexe avec moi plus tard. Un tel rejet peut être décourageant, comme ça peut rendre les personnes nerveuses à poursuivre une autre relation ou à rester fidèle à leur identité.
Même lorsque les hommes restaient après leur avoir dit que j’étais demisexuelle,beaucoup d’entre eux ne comprenaient pas complètement. J’ai eu une relationd’une durée de six mois où le mec me demandait constamment quand je serais prête à faire le sexe avec lui – par consequent je n’ai jamais été attiré sexuellement par lui. Un autre mec a paru très compréhensif sur mon identité pendant une quinzaine de minutes, mais ensuite il m’a demandé s’il pouvait enlever ma chemise. Les rencontres sont devenues de plus en plus frustrantes pour moipuisque chaque rendez-vous paraissait tellement basé sur le sexe. Je commençaisà me sentir plus comme un morceau de viande qu’une partenaire.
J’avais l’impression qu’il était difficile de rencontrer quelqu’un en personne qui respectait mon identité, alors j’ai commencé à me demander si les rencards en ligneseraient une meilleure option ou si ça serait pire. J’ai recherché les apps derencontre en ligne et j’ai vu qu’il y avait quelques applications exclusivement pour l’identité assexuée comme ACEapp, mais elle ne m’a pas persuadé parce qu’elle était si peu téléchargée et je voulais rencontrer quelqu’un à l’Université de Massachusetts Amherst ou dans la région. Les autres applications de rencontres ne me convenaient pas non plus puisque beaucoup d’entre elles sont des applications basées sur les histoires d’un soir, et elles n’ont pas toutes l’option de mettre assexué sous sexualité, alors il fallait le mettre directement dans le profil. Je n’estimais pas que les applications de rencards étaient la bonne option pour moi, alors je me sentais coincée.
Pendant un temps, je pensais que je ne rencontrerais jamais personne qui me respecterait et qui serait d’accord pour attendre. Je voulais quelqu’un qui ressentait pour moi vraiment de l’amour et de la connexion, mais j’avais l’impression qu’il fallait faire le sexe afin de recevoir ça. Mais en fin de compte, je n’avais pas à faire ça. J’ai rencontré quelqu’un qui comprenait et respectait mes limites, et ne voyait pas mon identité comme inhibiteur. Il a clairement indiqué que la balle était dans mon camp et qu’il ne fallait pas faire quoi que ce soit si je n’étais pas à l’aise. On est ensemble depuis une année et je ne peux pas passer par dessus combien je me sens en sécurité avec lui.
Ce genre d’amour et de sécurité est quelque chose que chaque personne devrait ressentir. Personne devrait devoir faire des compromis d’identité pour se sentir aimé et en sécurité, et aucune personne assexuée devrait sentir qu’ il faut faire le sexe afin d’être dans une relation. Le sexe n’équivaux pas une relation gratifiante et, d’expérience, tu ne devrais jamais te sentir comme s’il faut faire le sexe pour être aimé.
Cette chronique a été soumise anonymement.
Ella LaClaire is a French translator and can be reached at [email protected].
Sarah Corbin-Garant can be reached at [email protected].