Alors que le semestre touche à sa fin, beaucoup d’étudiants se préparent à rentrer chez eux à la recherche d’un job ou d’un stage pour cet été. Cette quête peut être intense avec beaucoup d’étudiants en compétition pour les mêmes postes à la même période. En théorie, trouver un travail en été ne devrait pas être trop difficile. Après tout, nous sommes des étudiants qualifiés espérant simplement préparer nos futures carrières et malgré cela, les employeurs hésitent souvent à embaucher des étudiants pour l’été. En effet, les étudiants sont trop qualifiés pour des jobs d’été peu payés mais par la suite leur manque d’expérience les rend moins qualifiés pour les emplois qu’ils espèrent obtenir après leurs études.
Comme beaucoup d’étudiants, je passe des heures à chercher des offres d’emplois sur Internet en espérant qu’une entreprise m’embauchera pour les quatre prochains mois. Il est intéressant de constater que tous les établissements où j’ai postulé indiquent embaucher pour presque tous les postes, mais ils précisent ne pas embaucher d’employés saisonniers. J’obtiens toujours la même réponse, à savoir que l’employeur refuse d’embaucher des étudiants parce qu’ils retournent à l’école en septembre. C’est assez décourageant et je sais que beaucoup d’étudiants comme moi cherchent du travail principalement pour payer leurs frais de scolarité et leurs autres dépenses personnelles.
Les étudiants des universités sont très désavantagés quand ils cherchent un job d’été, principalement parce que les employeurs trouvent trop difficile d’embaucher et de former du personnel pour les voir partir quelques mois plus tard. Même si je comprends le point de vue des employeurs, je pense que cela met les étudiants dans une situation compliquée et regrettable. Ils ne trouvent pas de travail pour couvrir leurs dépenses malgré le fait qu’ils sont qualifiés pour ces emplois. En refusant d’embaucher des étudiants, les employeurs laissent ces jeunes sans moyen de subvenir à leurs propres besoins.
Les emplois saisonniers sont populaires dans certaines régions, par exemple le long des côtes, mais tout le monde ne vit pas dans un environnement touristique avec beaucoup de possibilités d’embauche. Parfois, les étudiants n’ont accès qu’à des entreprises locales dans leur communauté et quand ces entreprises refusent de les embaucher, ils se retrouvent sans emploi pendant tout l’été.
La lutte pour trouver un stage est similaire à celle des jobs d’été, elle peut de la même façon créer de graves problèmes pour les étudiants. Trouver un stage peut prendre des mois, on passe son temps à chercher des offres et à rivaliser avec des candidats aux mêmes qualifications sans oublier que la plupart des offres de stage ne sont pas rémunérées. Et donc bien que donnant une expérience significative aux étudiants à mettre sur leur CV, ces stages les laissent dans une véritable débâcle financière. Ces expériences sont importantes pour une future carrière professionnelle mais les responsabilités financières du présent laissent les étudiants en difficulté pour la suite. De plus, ces stages à temps plein non rémunérés consomment la majeure partie du temps des étudiants, leur laissant peu de temps libre et donc pas de possibilité de travailler à côté en étant payé. Cette situation a des répercussions négatives pour les jeunes étudiants, les stages sont nécessaires mais leurs finances sont mises à mal. Le monde professionnel exige d’avoir de l’expérience, mais la route pour acquérir ces expériences est semée d’embûches.
La décevante réalité de la vie d’étudiant consiste dans le fait que l’obtention de notre diplôme n’est pas notre seul objectif. Nos vies tournent autour de la question du paiement des frais de scolarité et de l’obtention d’expériences professionnelles pour renforcer notre CV. La plupart des étudiants n’ont pas beaucoup d’argent pendant leurs études. Et pourtant, le système continue à leur compliquer la tâche, les empêchant d’améliorer leur qualité de vie. La société actuelle ne peut pas attendre des étudiants qu’ils développent leur projet professionnel alors qu’elle ne leur donne pas l’occasion de réussir. Les attentes concernant l’expérience professionnelle demandées aux étudiants doivent changer. On ne peut pas accepter que ce paradoxe détermine notre avenir professionnel et celui des futures générations.
Jacob Russian est un Collegian Columnist et peut être contacté à [email protected].
Mandy Koska est la traductrice pour la version française et peut être contactée à [email protected].
Alix Fournier est l’éditrice de la version française et peut être contactée à [email protected].