Je présume qu’il n’est pas controversé de dire que l’objectivité concernant les affaires humaines, est impossible. En parlant, nous donnons notre opinion et, par conséquent, notre dialectique est subjective.
Non seulement est ceci le cas pour la vie quotidienne, mais aussi pour les médias et même dans l’éducation. La seule différence entre les deux susmentionnés est le type de langage utilisé. Dans les médias, cette subjectivité est souvent perçue dans la mise en page; la taille de l’article correspond à son importance (plus l’article est grand, plus il est important); Cependant, puisque nous vivons dans un monde Orwellien, l’importance et la taille sont en réalité inversement proportionnelles. En d’autres termes, on pourrait dire que les nouvelles les plus importantes pour la société reçoivent en réalité le moins d’attention dans les médias.
Par conséquent, il n’est pas surprenant que le développement le plus important des 20 dernières années en matière politique sur les agressions sexuelles dans les universités et sa révision fédérale ont été publiés dans une petite section du New York Times (le 30 août 2018). Cet article était pratiquement indétectable à côté d’une nouvelle concernant “l’Enquête Russe,” qui était biensûre publiée en immense (dans ce cas, “Trump renvoie un avocat avec un tweet.”)
Le ministère de l’Éducation prévoit une révision fédérale de la définition de l’agression sexuelle, y compris les lois sur l’agression sexuelle qui avaient été mises en place sous Obama. Les nouveaux standards auront “force de loi” et “pourront être enforcer sans le soutien du Congrès, après une période de commentaires publics.” Plusieurs aspects de cette nouvelle révision sont notables et méritent d’être examinés de plus près.
Premièrement, la nouvelle définition de l’agression sexuelle élimine la possibilité de poursuivre la plupart des cas d’agression sexuelle et de viol. La définition a été étroitement constituée pour permettre pratiquement tout mauvais comportement sexuel. Le harcèlement sexuel sera désormais strictement “réservé aux plaintes répétées ou aux allégations les plus sévères.” Les nouvelles règles définiraient le harcèlement sexuel comme “un mauvais comportement sexuel qui serait tellement grave, violente, et objectivement offensant qu’il empêcherait l’accès à l’education de la personne en question.
Le DOE a apparemment adopté le standard des “20 minutes d’action” de Brock Turner sur l’agression sexuelle; c’est-à-dire qu’une pénétration non désirée ou une activité sexuelle ne constitue pas un “viol,” parce qu’elle n’est pas suffisamment “sévère” ou “violente.” À moins que votre “viol” soit tellement violent que vous devez être hospitalisé ou que vous mourrez – et que donc vous ne puissiez pas accéder à votre éducation – votre viol n’a probablement pas eu lieu ou n’était pas assez important. C’est la nouvelle définition.
Deuxièmement, les nouvelles lois stipulent que les universités ont maintenant la possibilité de “choisir le standard de preuve” dans les affaires d’agression sexuelle. Les universités seront en mesure de choisir entre le standard de la “prépondérance des preuves” ou le standard “clair et convaincant.” Le standard de la “prépondérance de la preuve” est la norme utilisée dans toutes les affaires civiles et est censée encourager les victimes d’agression sexuelle à poursuivre leurs réclamations contre leurs agresseurs.
Selon le DOE de 2011, «les tribunaux ont systématiquement déclaré que les procédures disciplinaires des étudiants sont des procédures civiles et non pénales et, par conséquent, n’exigent pas nécessairement toutes les garanties judiciaires des procédures pénales». La décision d’autoriser le choix du standard “clair et convaincant” donne aux agresseurs sexuels la confiance de se déplacer sur le campus sans crainte de punitions et laissant les victimes privées de moyens légaux. C’est la nouvelle norme.
Troisièmement, les universités ne seront plus tenues responsables pour le harcèlement sexuel qui se passe “en dehors du campus.” Selon le New York Times, “les écoles ne seront responsables que pour les épisodes rapportés sur leur propre campus, mais pas par exemple, dans des soirées en dehors du campus.” En d’autres termes, le viol qui se passe en dehors du campus n’est pas du tout un viol pour l’université. L’incrédulité – je crois – parle d’elle-même et n’a pas besoin d’être approfondie. Voici les nouveaux standards.
L’Université du Massachusetts est une université publique et sous la “force de la loi” sera mandaté pour se conformer à cette révision fédérale. Pour parler franchement, les politiques qui seront mises en place sur notre campus sont extrêmement misogynes, belliqueuses et cruelles. L’Université a le choix: respecter la “dignité et le respect” des membres les plus vulnérables de sa communauté en rejetant ces nouveaux mandats ou en acquiesçant au au pouvoir du ministère de l’Éducation.
Pour éviter de perdre son sens de moralité, L’Université du Massachusetts devrait élire le premier choix.
Joshua Raposa est Collegian columnist et peut être contacté à [email protected]
Mandy Koska est la traductrice pour la version française et peut être contactée à [email protected]
Cleo Guillou est l’éditrice de la version française et peut être contactée à cguillou@umass.edu