Le printemps dernier lorsque Colleen Collins, une étudiante en troisième année de finance, est entrée dans son cours de Finance 304, elle a remarqué qu’elle était la seule femme dans une classe de 30 étudiants. Elle a trouvé ça étrange car c’était un cours d’introduction. Quand Collins a rejoint le club d’investissement et le Minuteman Fixed Income Fund, elle a remarqué encore une fois qu’il y avait peu de femmes impliquées. Après avoir partagé ses observations avec la professeure de Finance 304, Mila Getmansky Sherman, elles ont décidé de travailler ensemble à essayer de construire une communauté forte pour les quelques femmes qui étaient intéressées par le sujet. Résultat : l’association Isenberg Women in Finance.
L’association est ouverte à tous les étudiants de l’Université du Massachusetts et aspire à aider les étudiantes à avoir confiance en elles tout en éduquant ses membres, même ceux n’ayant que de faibles connaissances en investissement. Par des réunions et des événements hebdomadaires, l’association va aborder différents thèmes, dont les carrières professionnelles potentielles, la mise en place de réseaux, l’investissement personnel et offrira des séminaires sur les compétences techniques et les qualités personnelles.
Collins veut aussi créer de bons modèles pour les jeunes étudiantes qui seraient intéressées par la finance.
« Je me souviens que quand j’étais une étudiante de première année j’allais à WIB [Women in Business] et il n’y avait aucun haut placé qui étudiait la finance. Et en tant que jeune femme au lycée et maintenant à l’université… Quand vous voyez une étudiante de quatrième année vous vous dites ‘Je veux devenir comme cette femme’ » a dit Collins, en expliquant ce qu’elle ressent aujourd’hui encore auprès de ses aînées dans l’industrie.
Abigail Varney, une étudiante de première année en finance et cofondatrice de l’association, était à l’origine venue à UMass pour étudier les maths, mais elle s’est rapidement réorientée dans la finance.
« Je me suis rendue compte qu’il y avait un tout autre aspect des choses, vous combinez [les maths] avec votre côté social, votre façon d’interagir avec les autres et cela vous ouvre les portes de la finance » a dit Varney. « Donc je pense que beaucoup de femmes ont peur de franchir cette barrière sociale, d’aller dans une filière qui est dominée par les hommes et d’avoir une vraie présence dans la salle. »
En expliquant l’un des objectifs principaux de l’association Women in Finance, Varney a dit : « Nous voulons donner confiance aux femmes dans ces réunions, pour qu’elles puissent entrer dans une salle et dire ‘vous savez quoi, j’ai ces compétences et je comprends de quoi ces mecs parlent, je peux participer à la conversation, je comprends ce que ces mots veulent dire, laissez-moi vous montrer.’ »
Taylor Odell, une étudiante de quatrième année en finance et économie, également cofondatrice, a expliqué que quand elle est arrivée à UMass,il y a quatre ans, il n’y avait presque pas de femmes qui étudiaient la finance, et la plupart d’entre elles finissaient dans la comptabilité ou le management.
« La filière Finance compte seulement 23% de femmes tandis que pour la comptabilité c’est 50/50 et pour le management c’est 40/60 » a déclaré Odell.
L’organisation a été conçue pendant l’été et a été inaugurée à l’automne. Elles ont approché le groupe Isenberg Women In Business ainsi que d’autres fonds sur le campus et ont commencé à intéresser des étudiantes.
« Ce semestre, les membres devront rejoindre l’un des comités associatifs : le programme de sensibilisation dans les lycées, la planification de voyages d’affaires, ou le marketing et la communication. Les étudiantes seront mises en relation avec un mentor, d’anciennes étudiantes de UMass avec lesquelles elles pourront bénéficier d’une relation privilégiée. »
En plus de Collins, Varney et Odell, l’équipe fondatrice et le conseil d’administration incluent Evelyn Yanyuk, une étudiante de troisième année en finance et Isabella Floramo, une étudiante de troisième année en finance et sciences économiques. Le professeur Sanjay Nawalkha, le maître de conférence Jeffrey Clark et Mme Sherman sont également conseillers auprès de l’association.
L’association Isenberg Women in Finance a récemment obtenu l’accord pour devenir une nouvelle branche de la Smart Women Securities, une organisation à but non lucratif qui aide à éduquer les jeunes femmes sur les marchés financiers et les investissements.
SWS a été établie en 2007 à l’université de Harvard et partage le même but de créer un environnement accueillant où des femmes de tous les niveaux de connaissance en investissement puissent se sentir à l’aise, apprendre et poser des questions. La branche de UMass espère nouer des liens avec les branches d’Harvard, l’université de Duke, l’université de Cornell et d’autres établissements proches de UMass.
L’association accueille actuellement toute personne « enthousiaste, déterminée, qui aime le travail d’équipe, professionnelle et organisée. » Cependant, dès le semestre prochain, quand elle deviendra une branche officielle de la SWS, de nouvelles restrictions entreront en vigueur pour respecter les standards nationaux, Collins encourage donc les gens à la rejoindre maintenant, avant qu’un processus d’adhésion plus strict ne soit mis en place.
« Avoir des connaissances en finances et investissements est quelque chose de nécessaire, peu importe l’industrie dans laquelle vous êtes. [L’association Women in Finance] est ouverte à tout le monde » nous dit Collins.
Abigail Charpentier peut être contactée à [email protected] ou suivie sur Twitter @abigailcharp
Tanya Asnani est la traductrice pour la version française et peut être contactée à [email protected]
Florent Charrier est l’éditeur de la version française et peut être contacté à [email protected]