Otto Benson, aussi connu sous le pseudonyme Otto B., est un étudiant en deuxième année à l’Université du Massachusetts, qui fait de la musique électronique. À travers sa musique et ses arts visuels, il a développé une esthétique singulière mêlant innocence enfantine et grotesque. En octobre, Otto a remporté le concours Battle of the Bands de la WMUA [radio du campus] et s’est vu attribuer le créneau d’ouverture du concert de printemps de la station de radio, dont la tête d’affiche est le groupe Guerrilla Toss. j’ai rencontré Otto pour lui poser des questions sur ses projets musicaux actuels, ses inspirations et son approche de la performance en direct.
Jacob Abrams: Quelle sorte de musique fais-tu en ce moment?
Otto Benson: Des chansons d’enfants.
JA: Peux-tu élaborer ?
OB: Ce n’est pas de la musique destinée aux enfants ni de la musique qui parle des enfants. C’est juste un ensemble de pistes pop et électro / techno que j’ai créées, en essayant de reproduire l’aura merveilleuse et hyperactive des médias pour enfants que j’ai consommés dans ma jeunesse.
JA: Quelles ont été tes inspirations récemment ?
OB: Récemment, je me suis inspiré d’instruments à la sonorité électronique exagérée. Je suis tombé amoureux de Massive by Native Instruments, l’un des synthétiseurs à tables d’onde par excellence. Il produit de nombreux sons numériques atroces et stridents qui sont censés être utilisés pour faire du dubstep et autres EDM abrasifs. Quand j’étais adolescent, je détestais la pop / EDM et je trouvais que beaucoup de leurs motifs et progressions étaient vraiment désagréables. Je me souviens distinctement être resté tard à la soirée d’un programme extra-scolaire de mon école primaire, quand j’avais huit ou neuf ans, et regarder la nuit par la fenêtre tandis que « Disturbia » de Rihanna jouait sur une petite radio au son distrodu. C’était juste au début de ma puberté, alors j’avais beaucoup d’images sombres et confuses qui me traversaient la tête et je me souviens, à ce moment-là, me sentir inexplicablement bouleversé. Je trouve cette image vraiment amusante avec le recul et j’ai eu envie d’essayer de recréer ce que je ressentais.
JA: Comment abordes-tu ce concert en particulier ?
OB: J’ai vraiment hâte de voir Guerilla Toss et je pense que leur musique est le plus appréciable dans une grande masse convulsive de corps en sueur. Donc, je suppose que mon approche pour ce concert va être de chauffer la salle pour leur set. Je veux aussi proposer au moins 90% de nouvelles compositions, alors j’ai fait un tas de morceaux à plus de 150 battements par minute. 150 c’est un bon compromis car on peut facilement danser dessus, mais ça se présente aussi comme un peu précipité et discordant, ce qui, je l’espère, aidera les gens à bouger ou fera partir ceux qui manquent de motivation.
JA: Que penses-tu de la performance en direct en général ? Est-ce quelque chose que tu aimes faire ?
OB: Les performances en direct sont excellentes, mais avec la musique créée sur ordinateur, il est difficile de réaliser quelque chose d’attrayant pour moi et pour le public simultanément. J’adorerais construire et jouer toutes mes musiques uniquement sur du matériel spécialisé, ce dont je me rapproche avec ma configuration actuelle, mais cela coûte vraiment cher. Il est donc difficile pour moi de ne pas utiliser d’ordinateur portable, ce qui, à mon avis, est plutôt une bonne chose. Les ordinateurs portables sont si puissants et accessibles, je pense que plus de personnes devraient créer de la musique sur leurs ordinateurs portables et, plus important encore, ne pas avoir honte de s’en servir sur scène.
JA: Quel équipement comptes-tu utiliser?
OB: Je suis en train de construire un gros contrôleur MIDI dont je suis assez fier. C’est fondamentalement juste un tas de vieux animaux en peluche cousus ensemble avec les contrôles disposés comme des mamelles. J’aime l’image de l’interface homme-machine pour jouer de la musique. Ainsi, le contrôleur est censé ressembler à une sorte d’organisme artificiel un peu grossier. De plus, j’ai mis en place un port de données 5V sur le contrôleur pour pouvoir synchroniser un équipement externe tel que mon Korg Volca Beats. Le Volca Beats est un équipement avec lequel je m’amuse vraiment. Je pense que c’est très limitant et que ça sonne amateur dans la plupart des contextes, mais le son a un côté mignon et le séquenceur intégré est étonnamment puissant. C’est amusant d’essayer de le pousser à l’extrême et de l’utiliser comme outil d’improvisation.
Benson et Guerrilla Toss joueront le vendredi 22 février dans la salle Dick Rossi située sous Hampshire Dining Commons. Le set de Benson commencera à 20h. Les billets sont vendus 10 $ à l’avance et 12 $ au guichet.
Jacob Abrams peut être contacté à jbabrams@umass.edu.
Meg Beauregard est la traductrice pour la version française et peut être contactée à [email protected]
Florent Charrier est l’éditeur de la version française et peut être contacté à [email protected]