J’ai toujours été bonne pour mémoriser. Au lycée, j’ai appris d’innombrables mots de vocabulaire et leurs significations en anglais et en latin, les noms des os en anatomie, les états et leurs capitales en géographie et tous les détails complexes des processus du corps en biologie. Oui, j’avais l’habitude de mémoriser ces informations diveres, mais je n’ai jamais pris de plaisir à le faire. C’était un processus purement mécanique à base de fiches et de petits quiz, sans aucune vraie compréhension des sujets que j’apprenais ou de la raison pour laquelle je devais les mémoriser, hormis le prochain test. Cependant, le point commun de tous ces sujets est que je suis aukourd’hui incapable de m’en souvenir, seulement un an ou deux plus tard. Je pourrais vous réciter quelques dérivés latins de base ou, si l’on m’interroge, vous dire que la capitale de l’Alaska est Juneau. Mais à part cela, je n’ai pas acquis beaucoup de connaissances grâce au contenu que j’avais rigoureusement mémorisé au lycée.
À l’université, je m’attendais à ce que l’accent soit moins mis sur la mémorisation et davantage sur l’apprentissage et sur la compréhension d’un concept en profondeur. À certains égards, cela est vrai pour moi, bien que cela soit principalement dû au fait que je prends des cours de science qui nécessitent une compréhension plus approfondie des concepts pour effectuer des calculs, par opposition à une simple mémorisation. Cependant, je dois également encore suivre des cours d’enseignement général. Ce semestre, je choisi de suivre un cours d’histoire de l’art. En parcourant le programme au début du cours, je n’ai pas immédiatement compris à quel point la mémorisation serait nécessaire pour les tests. Par exemple, lors de mon dernier examen de mi-parcours, nous avions reçu environ 20 photographies de différents bâtiments dont nous avions parlé en classe et dont nous devions mémoriser les noms, les architectes, les lieux et la date de création de chaque bâtiment, ainsi que divers autres faits les concernant. Nous devions également mémoriser les définitions et exemples d’une dizaine de termes supplémentaires.
Je ne savais pas quel bâtiment ou quel terme serait utilisé pour le test, alors j’ai dû tout mémoriser. Bien que j’estime qu’il était important de pouvoir reconnaître les différents bâtiments dont nous avions parlé en classe et de pouvoir décrire ou comparer les différentes caractéristiques culturelles et architecturales des structures, je ne comprenais pas pourquoi nous avions besoin de connaître autant de détails spécifiques à propos de chacun, en particulier les dates. Avoir un sens général du moment où chaque bâtiment a été construit dans le contexte social, économique et politique du moment est important, mais à moins de faire de l’histoire de l’art ma majeure, il est improbable que j’aie un jour besoin de me souvenir de la date précise à laquelle la basilique Sainte-Sophie ou l’église de Sainte Foy a été construite. Comme c’est une classe d’enseignement général, il est absurde d’obliger les étudiants à connaître ces dates alors que la plupart prennent simplement la classe pour satisfaire à une exigence de l’Université et ne progressront pas dans leur carrière avec de telles informations. Je comprendrais l’utilité de mémoriser ces dates pour un cours d’histoire de l’art de niveau supérieur.
La mémorisation n’est pas la clé de l’apprentissage. La mémorisation d’informations peut être utile pour comprendre des concepts nécessitant de l’apprentissage cumulatif, par exemple en calcul lorsque les étudiants doivent mémoriser des dérivés et des intégrales clés en Calcul I qui les aideront à effectuer des opérations plus compliquées ultérieurement en Calcul III. Cependant, la mémorisation de petits détails comme les dates ne semble pas importante parce que la plupart des étudiants oublient l’information la semaine suivante de toute façon si ils ne les utilisent pas constamment. Par exemple, j’ai eu mon partiel de mi-semestre juste avant les vacances de printemps et j’ai déjà oublié la plupart des informations que j’avais apprises par cœur pour le test.
Je pense que l’un des seuls cas où la mémorisation peut être une stratégie d’apprentissage bénéfique est si les connaissances sont acquises sur une période de temps plus longue plutôt que juste avant un examen par du bachotage. Cependant, la plupart des étudiants n’ont pas le temps de commencer à étudier pour leurs examens plusieurs semaines à l’avance en raison du travail nécessaire aux autres classes. En conséquence, les professeurs devraient insister sur l’importance des concepts, donner aux élèves les outils pour créer leurs propres idées et générer leur propre réflexion au lieu d’apprendre par cœur des faits ou d’autres informations spécifiques.
Ce sont les concepts qui resteront avec les étudiants longtemps après la fin du semestre et qui les propulseront tout au long de leur carrière universitaire, contrairement au fait de mémoriser de grandes quantités de détails infimes.
Alanna Joachim,chroniqueuse du Collegian, peut être contactée à ajoachim@umass.edu
Meg Beauregard est la traductrice pour la version française et peut être contactée à [email protected]
Florent Charrier est l’éditeur de la version française et peut être contacté à [email protected]