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Entretien avec Clare Malone de FiveThirtyEight

Malone est une écrivaine politique chevronnée du site d’actualités
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Clare Malone est une écrivaine politique chevronnée sur FiveThirtyEight.com, un site internet de statistiques et d’analyse centré principalement sur la politique et le sport. Elle a visité Amherst College mardi soir en tant qu’invitée des Amherst College Democrats. Après la conférence, elle s’est confiée au Massachusetts Daily Collegian. Les commentaires sont édités par souci de longueur et de clarté.

Will Katcher: Je voulais commencer avec le Podcast Politique de FiveThirtyEight qui est sorti au début de la semaine ou la semaine dernière – celui en direct –  et sur le draft que vous avez fait. Vous avez choisi [l’ancien membre du Congrès du Texas] Beto [O’Rourke] et la [sénatrice du Minnesota] Amy Klobuchar. Je me demandais simplement comment vous avez envisagé ce jeu – le draft dans son ensemble et pourquoi vous avez spécifiquement aimé ces deux-là.

Clare Malone: Le draft est une pratique assez amusante, mais à mon avis pas totalement ridicule, c’est notre façon de réfléchir, je suppose, à des théories sur qui pourrait gagner les élections présidentielles, et je pense que O’Rourke a peut-être été mon premier choix. Si nous partons d’une des théories qui dit que pour remporter la victoire dans les Primaires Démocrates il faudra plaire aux ‘millennials’ et à la démographie urbaine, qui a une force croissante au sein du Parti Démocrate, mais aussi essayer de faire un clin d’œil à la démographie blanche que les Démocrates ont un peu peiné à convaincre dans le Haut-Midwest, par exemple, alors O’Rourke est en quelque sorte un mariage intéressant de tout ça. Donc, je pense que c’est pour ça que je l’ai choisi. Pour ce qui est de Klobuchar – je suppose que cette nuit-là je pensais au Midwest – elle est assez ouvertement et volontairement modérée. C’est une femme qui arrive en même temps que l’année de la femme. L’électorat des primaires Démocrates étant déjà à prédominance féminine, je trouve que c’est un choix intéressant. C’est donc ce que je pensais, l’une des théories, ce sont ces blancs modérés.

WK: Puisque vous avez mentionné Amy Klobuchar, je voulais savoir ce que vous pensiez des premières histoires qui ont fait surface quand elle a annoncé sa candidature, à propos de la façon dont elle traite son personnel, est-ce que vous pensez que cela est lié à la manière dont les femmes sont médiatisées dans les campagnes présidentielles ou qu’il est légitime de s’attarder sur le sujet ?

CM: Cela semblait être une histoire valide, étant donné que cela lui aurait apparemment causé des problèmes de recrutement de personnel de campagne. Mais c’est également intéressant de voir à quel point cela n’a pas forcément d’importance pour les électeurs. Et je pense que cela se voit pendant les campagnes, que certaines histoires sont comme les « histoires de Washington » qui font beaucoup parler d’elles et que d’autres histoires n’affectent pas les électeurs, car ils n’en on rien à faire.

WK: Les histoires de Twitter.

CM: Oui, exactement.

WK: Et ensuite, abordons les deux controverses que vous avez mentionnées en relation avec Harris et Gillibrand sur les procès-verbaux de Kamala Harris, le procès Gillibrand Al Franken – est-ce que vous avez vu des signes montrant que les électeurs se concentrent vraiment sur ce sujet ou est-ce que c’est un nouveau cas comme les « histoires de Washington » ?

CM: En ce qui concerne le procès-verbal de Harris, je pense qu’il est trop tôt pour le dire. Je pense que certaines parties de la gauche ne voteront pas pour elle, par principe, à cause de ça. J’en parlais auparavant, vous savez, qu’en tant que femme noire, je pense que Harris a dû franchir un plus grand nombre d’obstacles de « l’establishment » pour accéder au poste qu’elle occupait. Donc, je pense que certains groupes de votants du Parti Démocrate seront prêts à lui laisser une seconde chance. Avec Gillibrand, cela semble être un cas assez clair de a) je pense qu’elle a probablement reçu un peu de mauvaise publicité de certains démocrates qui aimaient Franken, mais je pense aussi que pour revenir à l’écart entre les sexes aux États Unis et aux perspectives du genre dans les reportages, je pense que beaucoup d’hommes et peut-être des personnes de générations différentes ont vu Gillibrand s’en prendre Franken comme injuste. Beaucoup de ces personnes font partie de l’électorat des primaires démocrates. Donc d’une certaine manière, je pense que Gillibrand a une colline plus raide à monter, car elle est moins connue que Harris et parce que c’est une histoire très médiatisée qui a énervé de nombreux partisans.

WK: En tant que femme qui travaille pour un grand site d’actualités politiques, que pensez-vous de la manière dont d’autres sites, ou médias, si on peut utiliser le terme de manière général, ont couvert les audiences de Kavanaugh ?

CM: Les audiences de Kavanaugh ont été – d’une certaine manière les témoignages parlaient d’eux mêmes. Que vous aimiez ou non ce que [Brett] Kavanaugh avait à dire ou bien que vous aimiez ou non ce que [Christine] Blasey Ford avait à dire. Les témoignages étaient convaincants en eux-mêmes et, en ce qui concerne les médias télévisés, il vous suffisait de pointer la caméra et tout allait tout seul. Je pense, vous savez, qu’il y a le journalisme d’opinion et le journalisme d’information, et beaucoup de médias d’information se sont concentrés sur la manière dont les votes pour Kavanaugh affecteront leurs résultats aux élections de mi-mandat. Il s’agissait donc d’une couverture médiatique intéressante, car c’était une façon différente – en dehors des élections présidentielles – de parler de la façon dont les Américains perçoivent les choses différemment en fonction du genre. Et puis, comment cela s’est traduit directement, quelques semaines plus tard pendant les élections, en novembre, par les écarts liés au genre parmi les partisans. Parce que beaucoup de sénateurs marginaux qui ont voté contre Kavanaugh ont perdu.

WK: Je voudrais juste rapidement changer de sujet pour parler du travail que vous faites à FiveThirtyEight. Je sais que vous donnez des notes aux médias pendant le podcast –  en quoi votre rôle est-il différent de celui d’un média plus traditionnel, au-delà du fait que vous êtes un site d’analyse statistique ?

CM: En fait je nous considère plutôt comme un magazine qu’autre chose ; parce que certaines personnes font de l’analyse, j’essaie d’écrire des articles fondés sur les données, et je pense que c’est un type de journalisme qui gagne du terrain. Mais nous appelons ça une sorte de « journalisme empirique ». Parce que je pense qu’il peut y avoir beaucoup de faits négligés ou de thèses négligées dans les articles, et nous avons un processus de vérification des faits très rigoureux. Nous avons un éditeur statisticien qui s’assure que tout est correct et que les jeux de données que nous utilisons sont corrects. Je pense donc que nous avons ça, ce qui nous distingue de beaucoup d’autres sites d’informations ou de sites politiques. Et nous avons également une équipe de visualisation de données vraiment formidable et je pense que c’est un travail très important pour les gens qui pensent d’une manière visuelle et qui ont besoin de voir les chiffres sur un beau graphique. Je pense que ce sont des avantages compétitifs, mais je voudrais dire – je vais m’adresser à FiveThirtyEight – je pense que cela se répercute ailleurs, et je pense que c’est vraiment bien. Je pense que c’est une forme de journalisme qui n’était pas très populaire il y a quelque temps ou qui était perçue avec méfiance par un journalisme plus traditionnel, et je pense que cela a été bien accueilli et imité, et c’est génial.

WK: Vous avez dit que vous faites principalement des chroniques. Quels sont les sujets que vous aimez vraiment et que vous souhaitez aborder ?

CM:La démographie de l’électorat des primaires Démocrates et sa façon de voir les candidats est un sujet très vaste qui, à mon avis, sera vraiment fructueux pour la prochaine année de couverture. C’est ce à quoi je pense beaucoup.

WK: Quels sont actuellement un ou deux journalistes ou analystes qui traitent de politique que vous admirez ou dont vous aimez vraiment le travail ?

CM: Je pense que Jill Lepore, qui est écrivain pour le New Yorker, a toujours des textes très réfléchis sur la société américaine, qui ont également des liens avec la politique, mais en allant au delà de la vision étroite et brute de la politique américaine que nous sommes beaucoup à avoir, via une analyse des contextes historiques et culturels. C’est donc une personne que j’admire vraiment pour son travail.

WK: Y a-t-il quelque chose que prépare FiveThirtyEight pour ce prochain cycle qui résulte de 2016 ou 2018 ? Quelle est la prochaine grande étape pour vos travaux ?

CM: Nous travaillons sur un suivi des approbations, ce que nous avons déjà fait auparavant. Je ne sais pas, en fait.

WK: Peut-être que je peux reformuler la question. Que voudriez-vous que les grands médias fassent au cours des deux prochaines années ?

CM: Je pense juste être plus consciencieux – et je pense que cela va arriver – à propos de notre propre rôle dans une campagne et de la manière dont les médias confèrent un statut à certains candidats ou le nient à certains candidats. Et penser au type d’articles qui y correspondent. Ce sont des méta-éléments auxquels penser quand un événement se produit dans l’actualité, vous ne couvrez tout d’abord que l’événement en lui-même, mais après il existe également dans notre marché médiatique actuel un certain nombre d’articles, d’analyses et de chroniques centrés sur un groupe démographique, ou certains supporters de campagne. Je pense que les acteurs médiatiques doivent faire très attention au pouvoir que nous avons dans la société américaine. Et je pense que beaucoup d’entre nous le font, et sont au courant de cela maintenant.

WK: Je sais que la liste de questions était longue, mais merci d’avoir pris le temps d’y répondre.

CM: Non c’était bien, c’était vraiment un plaisir de vous rencontrer. Merci d’être venu.

Will Katcher peut être contacté a [email protected]et suivi sur Twitter @will_katcher

Álvaro García Hernández est le traducteur pour la version française et peut être contacté à [email protected]

Florent Charrier est l’éditeur de la version française et peut être contacté à [email protected]

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